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MICHEL CHILOU
Né à Romillé, le 12 juin 1741, vicaire auxiliaire en 171, arrêter à Saint-Gilles, le 18 juillet 1794. Guillotiné à Rennes, le 26 de ce même mois.
 
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MICHEL CHILOU, né à Romillé, le 12 juin 1741, de Jean et de Lucrèce Barbier, appartenait à une famille de cultivateurs. Ses parents, remarquant la piété qu'il manifestait dès son jeune âge, lui firent donner l'instruction nécessaire pour se faire recevoir dans les ordres et l'envoyèrent au collège de Dinan. Ses notes de Séminaire se bornent malheureusement à nous donner la valeur de ses succès intellectuels. Ils atteignirent la note " passable ", mais ne la dépassèrent pas. Tonsuré et minoré à Dol par dimissoire en date du 9 septembre 1767, le jeune Chilou reçut le sous-diaconat à Saint-Malo, le 24 septembre 1768. Il fut ordonné diacre le 31 mars 1770. Enfin, il fut élevé au sacerdoce par l'évêque de Dol, en vertu d'un dimissoire daté du 11 mars 1771. (Arch. SI.-et-V., G, 89.")
Exempt d'ambition, l'abbé Chilou, une fois prêtre, revint dans sa paroisse natale, où il desservit au bout de quelque temps la chapellenie des Pâques. La culture des biens composant son titre patrimonial et ses exercices de piété absorbaient ses instants. Ce qui ne l'empêchait pas, du reste, de rendre service a ses confrères des paroisses voisines et de donner des leçons aux jeunes gens désireux de s'instruire et d'arriver au sacerdoce. (Manusc. de l'abbé Guihard, reproduit par G. de Corson.)
Depuis bien des années déjà Michel Chilou menait cette vie modeste, mais édifiante et laborieuse, car il avait plus de cinquante ans quand arriva la Révolution. Vers cette époque, il quitta Romillé et se mit à la disposition de Gilles-Louis Paytra, recteur de Parthenay, qui réclamait ses services.
Il exerça pendant six mois son ministère dans cette dernière paroisse, y disant la messe matinale et y desservant une petite fondation. Nous croyons, du reste, que la présence à Romillé d'un recteur et d'un vicaire jureurs lui rendaient son séjour difficile dans sa paroisse natale, et peut-être même les arrêtés départementaux des 14 juin et 14 décembre 1791 lui faisaient-ils l'obligation de s'en éloigner. (Cf. p. 2 et 3.)
Lorsque fut rendu l'arrêté du. 14 avril 1792, qui imposait aux prêtres insermentés soit de prêter une promesse d'allégeance, soit de s'en aller résider au chef-lieu du département, les officiers municipaux de Parthenay sollicitèrent une exception en faveur de M. Chilou, le 30 avril suivant : "Nous vous prions, écrivirent-ils, de bien vouloir lui donner pleine et entière liberté de faire dans notre paroisse comme à l'ordinaire ses fonctions et d'aller et venir à Romillé, sans y être inquiété en aucune façon quelconque." Mais cette autorisation ne lui fut pa's accordée (Cf. 2Vi4 et 2 Y 8) :

Considérant, écrit le 12 juillet 1792 le Directoire du département, que si le sieur Chiloux était sincèrement dans les dispositions de ne pas troubler l'ordre public et de ne détourner aucun citoyen de l'obéissance due à la Loi et aux autorités constituées, il n'aurait pas refusé la déclaration prescrite par l'article 2 de l'arrêté du Conseil général du Département du 15 avril dernier ", il ordonne, en conséquence, que l'arrêté du Conseil général du Département soit exécuté à son égard, comme envers tous ses semblables.
 
M. Chilou, que nous avons trouvé bénissant un mariage à Parthenay, en juin 1792, ne s'exila pas lors de la Loi du 26 août de cette année; mais, après l'arrêté du Département du 26 décembre suivant, commença pour ce prêtre une vie remplie de privations et de dangers, encouragée toutefois par de réelles consolations. (Cf. p. 9.) Tantôt dans une grange bien gardée, tantôt dans un bois isolé, au milieu des ténèbres de la nuit ou des pâles lueurs du matin, le pauvre prêtre célébrait les saints mystères et arrosait de ses larmes l'autel improvisé.