Lorsque Le Coz envahit le siège épiscopal
de Rennes en 1791, en qualité d'évêque
constitutionnel, il publia, écrit Guillotin de
Çorson, une lettre, prétendue pastorale,
à l'occasion de son installation, et l'adressa
à toutes les paroisses du département
d'Ille-et-Vilaine. Le maire de Brielles voulut que M.
Clément fît la lecture de cette lettre à
la messe paroissiale ; celui-ci promit d'en donner
connaissance aux paroissiens. Le dimanche suivant, il monta
en chaire, et il s'attacha à faire ressortir
l'opposition qui se trouvait entre la doctrine du nouvel
évêque et celle qu'enseignait le
catéchisme du diocèse, ainsi que l'Eglise
catholique tout entière, sur la
nécessité de demeurer en étroite
communauté avec le Saint-Siège. Nous donnerons
à la fin de ce volume le résumé de ce
discours. Dénoncé au district de La Guerche par sa
municipalité pour avoir tenu des propos, que ces
excellentes gens qualifiaient " d'incendiaires ", ainsi que
pour avoir traité Le Coz "d'excommunié ",
l'abbé Clément fut arrêté et
traduit devant le tribunal de ce district, qui, le 18 juin
1791, nous a fait savoir M. Arsène. Leray, le
condamna à 3 livres d'amende et lui fit
défense de séjourner durant deux ans dans le
district de La Guerche, et même de s'en approcher
à une distance de moins de quatre lieues. (Cf.
Journal des Départements, etc., du 23 juin 1791.) L'abbé Tresvaux du Fraval prétend
même qu'à cette occasion l'abbé
Clément dut faire plusieurs mois de prison (1).
N'ayant pu nous reporter aux documents originaux, que nous
n'avons pas su retrouver, nous nous contentons de signaler
cette affirmation. L'auteur précité avance
même que M. Clément profita de sa
détention pour composer et faire imprimer en secret
une brochure, écrite avec talent et dans laquelle
l'auteur réfutait les sophismes de
l'évêque intrus. Cet opuscule, paru sous le
voile de l'anonyme et devenu introuvable aujourd'hui, " mais
rédigé dans un style piquant, contribua, dit
Tresvaux, à discréditer le schisme et à
affermir les catholiques d'Ille-et-Vilaine ".