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Jean-René-Norbert OGER, dit le P. Barthélemy et Mademoiselle GLATIN
Né à la Chapelle-Erbrée le 18 mai 1740, récollet à Saint-Malo, arrêté dans cette ville le 2 août 1794, jugé à Rennes le surlendemain, exécuté à Saint-Malo le 6 août suivant avec Angélique Glatîn, sa receleuse.
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JEAN-RENÉ-NORBERT OGER, fils de Jean et de Marguerite Martin, né au village de la Bartière en la Chapelle-Erbrée, le 18 mai 1740, reçut le baptême deux jours après sa naissance à l'église de sa paroisse. Il fut, d'après le chanoine Manet, élevé par les Récollets de Vitré, dans le monastère desquels il fit profession le 4 septembre 1758 sous le nom de P. Barthélemy, à l'âge de 18 ans seulement.
Lors de la Révolution, nous le trouvons vicaire du couvent, des Récollets de Saint-Malo, et nous le voyons signer en cette qualité le 14 janvier 1791. Dans ses Grandes recherches manuscrites sur Saint-Malo le précieux chroniqueur qu'est le chanoine Manet nous apprend que le P. Barthélemy "faisait à cette époque l'édification de la ville et du pays, tant par son zèle et ses talents de prédicateur que par l'exercice de toutes les vertus monastiques". Il va sans dire qu'un aussi saint homme déclara vouloir continuer de mener la. vie de communauté, ainsi que le P. Toussaint Duval, gardien de son couvent.
Pour y parvenir plus sûrement, il prit le parti de passer en Espagne et dès le 19 juin 1791 on le déclare " parti pour ce pays ".
Le P. Barthélemy y séjourna quelque temps dans un couvent de son ordre, mais, écrit le chanoine Manet," sa pensée demeurait à Saint-Malo et son cœur se consumait de tristesse en songeant à tant de bonnes âmes en cette ville exposées à vivre et à mourir sans les secours de notre sainte religion ". Ayant donc obtenu de ses supérieurs la permission de revenir en Bretagne, il se fit débarquer, au péril de ses jours, sur les côtes malouines.Angélique-Marie-Jeanne Glatin chez qui le P. Barthélémy trouva bientôt une généreuse hospitalité, était une bonne fille de 63 ans, qui avait longtemps servi dans la famille Goret de Villepepin, laquelle lui avait assuré pour retraite une pension convenable. C'est en vain, malheureusement, que nous avons recherché son acte de baptême sur les registres d'Etat civil de Saint-Malo, de 1717 à 1724, et nous en sommes réduits à ignorer le lieu et la date exacte de sa naissance. Après avoir par la sagesse de sa conduite, sa probité sévère et la délicatesse de ses sentiments gagné la confiance et mérité l'amitié de ses maîtres, elle leur donna des preuves d'un dévouement sans borne et ne les quitta que lorsque la mort vint les lui ravir.
Libre alors, elle ne voulut plus servir et se consacra exclusivement à la pratique des œuvres de charité. Les indigents malades, les pauvres honteux, les jeunes filles exposées à se perdre, écrit Tresvaux du Fraval (o-p. cit., t. II, p. 103), furent l'objet de ses prédilections. Avantageusement connue de plusieurs dames riches de la ville, Angélique était souvent la dépositaire de leurs aumônes. La discrétion des personnes que M116 Glatin recevait dans son petit logement de la rue Vicairerie et les sages précautions qu'elle prenait, préservèrent un certain temps le Père Oger des atteintes des révolutionnaires malouins.Malheureusement, raconte le chanoine Manet, le n thermidor an II (29 juillet 1794), le Comité de surveillance, établi par les révolutionnaires à Saint-Malo, reçut avis du Comité de Brest "de l'existence clandestine à Port-Malo d'un ex-récollet non assermenté chez les femelles (sic) de Gennes ".