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1-ACTE DE BAPTÊME DE du P. Jean-René-Borbert OGER, extrait des registres de la Chapelle-Erbée, pour l'année 1740, conservés aux greffe de Vitré.
2-Ordre d'écrou du P. Oger et d'Angélique Glatin aux prisons de la Porte Marat.
3-Condamnation à mort du P. Oger et d'Angélique Glatin.

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Le 16 thermidor (3 août 1794), le P. Barthélémy et Melle Glatin furent en conséquence transférés à Rennes. Devant le Tribunal criminel de cette ville, ils montrèrent le lendemain la même prudence et la même grandeur d'âme qu'à Saint-Malo. Aussi leur jugement ne traîna-t-il pas en longueur; ils furent l'un et l'autre condamnés à la peine de mort et reconduits à Saint-Malo en compagnie du bourreau qui devait les exécuter le 5 de ce même mois. De plus, les ornements sacerdotaux saisis dans leur demeure devaient être brûlés au pied de l'échafaud au moment de leur exécution, particularité qui dénote bien le caractère nettement antireligieux de leur condamnation.
Le prêtre tomba, dit-on, dans une profonde tristesse quand il fut jeté dans la prison où il devait passer sa dernière nuit. Mais Melle Glatin releva son courage, en l'invitant à entendre sa confession et celle des détenus qui voudraient profiter de son ministère.
La plupart des prisonniers acceptèrent de grand cœur les consolations de ceux qui se préparaient à porter leur tête sur l'échafaud pour Jésus-Christ. Après cette nuit de pieux labeur, le P. Barthélémy sa sentit plus résigné et mieux disposé à quitter cette terre pour gagner le ciel.
En sortant de la maison d'arrêt pour se rendre à la place de la Révolution (ancienne place Saint-Thomas) où s'élevait l'horrible machine, les prisonniers traversèrent une foule compacte faisant haie des deux côtés. Angélique Glatin, ferme et calme, marchait devant. Le P. Barthélémy Oger, vêtu en supplicié, la tête nue, saluait la foule qui gardait le silence ou s'inclinait légèrement, comme pour lui rendre l'adieu qu'il semblait murmurer . Se tournant un instant vers le Récollet, Mlle Glatin lui dit tout à coup : Mon Père, entonnez le Te Deum en action de grâces de ce que nous allons mourir pour Jésus-Christ. " Et ce fut en chantant ce cantique qu'ils arrivèrent au pied de l'échafaud. La Foi d'Angélique Glatin soutenant jusqu'à la fin son courage, elle voulut monter la dernière, pour éviter sans doute au P. Barthélémy la douleur de la voir exécuter. Cette vertueuse et intrépide chrétienne ne parut pas se troubler un seul instant. Lorsque la tête du religieux fut tombée, elle se laissa doucement garrotter à son tour sur la planche ruisselante de son sang; quelques instants après, son âme rejoignait celle du bon religieux dans l'éternité bienheureuse.
Le même jour, 19 thermidor (6 août), le Directoire de Saint-Malo écrivait au Comité du salut public : " Le cy-devant Père Barthélémy Oger, vicaire de la communauté des cy-devant Récollets de Saint-Malo, de retour de sa croisade en Espagne, était caché depuis un an ou deux dans cette commune ; il y fut découvert et arrêté il y a quatre jours et il a pieusement passé aujourd'hui à la guillotine avec la femme chez laquelle il s'était retiré.
Cette lettre donne, comme l'on voit, la date exacte du supplice du Père Oger et de M"' Glatin.
Cette double exécution produisit dans toute la ville de Saint-Malo une sensation douloureuse. Ceux qui en avaient été témoins se retirèrent tristes et gardant un morne silence. Les hommes les plus féroces ne purent s'empêcher d'admirer tant de courage. L'officier de place, chargé de présider à l'exécution, ne put prendre de nourriture le reste du jour.
Il dit plusieurs fois, en parlant d'Angélique Glatin : " II y avait en cette personne quelque chose de divin ; je n'ai jamais vu une fermeté pareille. " Quant au P. Barthélémy, sa fin n'avait été guère moins admirable et le souvenir de ces deux martyrs reste toujours vivace dans la ville qui a été le témoin de leur sacrifice.